La LUCHA dénonce fermement l’attaque armée de ce 19 mai 2024 qui a visé le palais de
la nation et la résidence du député national Vital Kamerhe à Kinshasa. Toute tentative
de prise de pouvoir par la force ou d’élimination physique d’un adversaire politique n’a
pas sa place dans la République qui se veut démocratique. Une enquête sérieuse et
profonde est nécessaire pour faire toute la lumière sur ce grave incident.
La facilité avec laquelle les assaillants ont assiégé le haut lieu des institutions politiques
du pays suggère une possible complicité au sein de l’appareil de l’Etat. Par ailleurs, cet
incident soulève de sérieuses questions sur les défaillances du système de sécurité.
Comment des assaillants lourdement armés sont-ils entrés au pays ? Comment ont-ils
pu atteindre le palais de la Nation sans grande difficulté ? Pourquoi les services de
renseignement, si prompts à arrêter les voix critiques, n’a pas pu détecter les assaillants
et déjouer leur attaque ? Nous attendons des RÉPONSES et SANCTIONS.
En cette période critique, les autorités Congolaises doivent s’abstenir d’instrumentaliser
cet incident grave pour restreindre davantage l’espace civique, régler les comptes aux
adversaires politiques ou justifier des violations de droits humains. Bien au contraire, les
autorités congolaises doivent saisir cette occasion pour comprendre la colère légitime
de la population congolaise face à la gouvernance actuelle du pays caractérisée par la
prédation, la corruption, l’amateurisme, le favoritisme, le népotisme, …
Réprimer ceux qui dénoncent pacifiquement la mauvaise gouvernance actuelle au pays,
à l’exemple de notre camarade MWAMISYO NDUNGO KING détenu à Goma depuis avril
2022 pour avoir critiqué l’état de siège ou de l’activiste politique Gloria SENGHA arrêtée
à Kinshasa le 17 mai 2024 pour s’être mobilisé contre la vie chère, ne fait que légitimer
de tentatives désespérées comme l’attaque de ce 19 mai à Kinshasa. Alors que la
situation socio-économique et sécuritaire en RDC est déjà délétère, il faut absolument
éviter au pays une nouvelle crise politique à travers notamment la promotion d’une
gouvernance transparente, de la liberté d’expression et la justice pour tous.