23ème anniversaire du PPRD : Quand l’ancien parti au pouvoir fait de l’AFC/M23 son « bras séculier »

Créé le 31 mars 2002, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie a organisé une « grande » activité politique à Kinshasa pour célébrer ses 23 ans d’existence.

Lors de cette célébration, Emmanuel Ramazani Shadari, secrétaire permanent de ce parti, en a profité pour lancer quelques piques au pouvoir. Au nombre de celles ci, on peut en retenir quelques unes du genre:

« Vous aviez 480 députés, 90 sénateurs, la CENI et la cour constitutionnelle, vous nous aviez déboulonné.

Nous vous avions demandé de ne pas aller aux élections sans obtenir la decrispation politique, vous aviez refusé.

Pourquoi maintenant vous nous appelez dans votre gouvernement, dit d’union nationale ? Bo lamba bo lia », a-t-il soutenu.

A bien analyser les contours, la déclaration d’Emmanuel Shadari se révèle être une moquerie qui tire sa force de quelque part.

Sinon d’où serait venue l’énergie pour ce parti politique n’ayant pas participé aux élections de 2023 de se moquer du pouvoir ?

La réponse à cette question semble simple pourtant et tire tout son sens dans l’évolution de la siuaťon sécuritaire sur terrain.

En effet, si l’occupation de Goma et Bukavu fragilise le pouvoir, tout porte à croire qu’elle a le mérite de galvaniser les rangs du PPRD. Qui sait si ce ne sont que de bonnes guerres ?

Ainsi, l’ancien parti au pouvoir fait de l’AFC/M23 son « bras séculier » pour un repositionnement politique.

Il s’agit d’une stratégie d’encerclement du pouvoir en vue de le coincer contre mur pour obtenir son mea cula, du divorce avec Joseph Kabila. Tant que L’AFC/M23 continuerait à pousser militairement, le PPRD ne lâcherait pas non plus prise et continuerait à se dresser contre le régime de Félix Antoine Tshisekedi. Face cette dure réalité, deux faits majeurs à considérer à tout prix:

1. Une opposition armée en position de force
2. Une opposition non armée aussi en position de force.

Ainsi, ce que le pouvoir de Fatshi perd sur le champ de bataille, il ne saurait le récupérer sur le plan politique dominé par un PPRD intransigeant et non conciliant. Le pouvoir en place est donc pris en tenaille » le temps qu’il se tourne vers les USA pour sa « délivrance ».

Ambroise Mamba Ntambwe, journaliste et chercheur en sciences.

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