Dans l’histoire récente de la République démocratique du Congo, le pays ne célèbre aucune manifestation d’ampleur nationale. A la place, Les concerts privés sont organisés pour occuper les jeunes?
Le mouvement populaire de la révolution MPR parti-Etat était réputé pour sa capacité de mobilisation populaire. Hommes, femmes et jeunes rivalisaient d’ardeur à célébrer le Guide, le maréchal Mobutu Sese Seko, président du MPR et président de la république. Au-delà de ce culte, ces rassemblements étaient l’occassion de réaffirmer haut et fort l’appartenance à une nation, sur fond du slogan retour à l’authenticité.
Chaque année des dates symboliques étaient commémorées: le 14 octobre date de naissance de Mobutu, dédiée à la jeunesse; le 24 novembre, date de sa prise de pouvoir dédiée aux forces armées, le 30 juin jour de l’indépendance,etc
Des célébrations majeures caractérisaient ces jours. On peut citer le défilé militaire qui avait le mérite de raffermir l’unité nationale derrière une armée, instrument de dissuasion, de souveraineté et de fierté nationale.
Les forces vives de la nation, les organisations syndicales, paysannes, les travailleurs, éléves ou étudants, les associations sportives, culturelles et socioprofessionnelles, ne manquaient pas à la fête.
Le trait commun était la fierté nationale, la fibre patriotique, citoyen d’un grand et prestigieux pays.
Manifestations sportives et historiques
L’organisation du combat du siècle entre Mohamed Ali et Foreman à Kinshasa en 1974, est une autre manifestation culturelle qui a rendu fiers les zairois de l’époque. Le pays était à la Une dans la presse internationale.
Les victoires historiques des léopards, équipe nationale masculine de football, en coupe d’Afrique en 1968 et 1974; suivie de sa participation la même année à la coupe du monde, de vieilles prouesses dont la jeunesse actuelle est orphéline.
Cette jeunesse est à la quête des occasions de réjouissance. La tenue à Kinshasa des jeux de la francophonie en 2023, a connu un puissant retentissement malgré les contraintes techniques. L’engouement était total.
Les artistes attristent
Peut on comprendre que ces antres sportives, n’offrent plus de spectacles à la jeunesse. Livrés aux smartphones,les jeunes s’adonnent aux jeux de hasard, aux réseaux sociaux, somnolent devant les écrans de télévision ou encore écoutent de la musique. D’ailleurs les artistes musiciens sont les seuls qui proposent des meeting géants. Et pour les jeunes c’est de quoi vivre comme Dieu en France.
Seulement voilà, derrière ces concerts mort s’en suit. Sans pouvoir les nommer, des stars ont conduit comme un troupeau, leurs fans au stade des martyrs. La devise, manifester sa notorieté en faisant le “ plein du stade”. L’étalon de grandeur n’est plus le nombre de disques vendus ni le nombre de clips vus sur une plateforme. C’est plutot le plein du stade. Mieux qu’un derby kinois Dcmp-As V Club..
Interpellation aux dirigeants
Cette jeunesse a juste besoin de former sa personnalité, celle d’appartenir à un pays. Et la culture ainsi que les manifesations qui l’accompagnent, constituent un véhicule de transmission des valeurs et une courroie de cohesion sociale. Surtout en ces temps d’agression. Les dirigeants se trouvent interpellés. A quand les jeux congolais, les défilés , les parades, etc? La nation a besoin d’un calendrier culturel et sportif, afin d’occuper cette jeunesse; à l’instar d’autres pays qui consacrent l’été aux vacances et au sport.
François Mukandila